Historique du Club des astronomes amateurs de Sherbrooke  

 

** Les 20 premières années **

 

 

Le Big Bang ou la fondation du Club

En 1980, deux jeunes étudiants de 13 et 14 ans, voisins et amis, décidèrent de partager ensemble une passion commune: l'astronomie. Ils se nommaient Martin Aubé et Éric Pelletier.

Ils lancèrent donc un appel sur les ondes de la télévision communautaire de la région, annonçant leur intention de fonder un club d'astronomie à Sherbrooke. Ils publièrent également une annonce dans le journal local. Ils reçurent quelques réponses de gens intéressés à participer à leur projet: les Luc Vanden Abeele, Jean-Maxime Demers, Hugo Beaumont, Stéphane Bernier se joignirent ainsi au petit groupe.

Puis, suivant les conseils d'un ami et voisin, M. Hubert Lavoie, enseignant en sciences au Séminaire salésien, ils contactèrent le Conseil de développement du loisir scientifique de l'Estrie pour obtenir des informations sur la façon de démarrer et de gérer une telle organisation.

Ça y était, le Club d'astronomes amateurs de Sherbrooke voyait le jour!


 
Paru dans L'Extra de La Tribune le 26 janvier 1985

 


 

Les années 80

 


 

La première minute: la formation des éléments primordiaux

Les premières réunions d’une douzaine de membres avaient lieu une fois par mois, tantôt au sous-sol des parents de l’un des membres, tantôt au sous-sol de l’église Marie-Médiatrice. Ces soirées se passaient à discuter de l’administration du Club, de l’actualité astronomique et tous y partageaient leurs lectures et commentaires. Des petites conférences avaient également lieu de temps à autre.

Vu l’âge précoce des membres fondateurs, les soirées d’observation organisées au moyen d’une chaîne téléphonique dépendaient de la disponibilité de la voiture de leurs parents! Peu à peu, les membres acquirent des instruments d’observation et de nouveaux adeptes se joignirent à eux.

 

Le rayonnement fossile: un Club qui irradie

En 1981, Luc Vanden Abeele et Martin Aubé conçurent un logo pour le Club d'astronomes amateurs de Sherbrooke. Le Club devint rapidement très actif: il organisait des journées de vulgarisation lors de la Quinzaine des sciences, participait aux Salons du livre et aux Expo-sciences dans les écoles, organisait des soirées d’observation publiques au Bois-Beckett et des stages de formation de quelques jours avec le Groupe d’animation en sciences naturelles. Il participa même à l’émission « Reflet d’un pays » à Radio-Canada.

 

 
 Les logos du CAAS au fil du temps... (Montage: Gilles Blais)


Vers 1983, l’arrivée de Jean-Claude Testulat amena encore de l’eau au moulin par les conseils qu’il prodigua en matière d’administration. L’OSBL y gagna un local prêté par la Ville de Sherbrooke. De la publicité dans l’hebdomadaire L’Extra de La Tribune et à la télévision communautaire locale amena de nouvelles adhésions alors que le Club était soutenu par le Conseil de développement du loisir scientifique.

À l’époque, la cotisation était de 10,00 $ et le Club faisait partie de l’Association des groupes d’astronomes amateurs (AGAA), qui allait devenir la Fédération des astronomes amateurs du Québec (FAAQ) en 1992. L’argent recueilli auprès des membres était en partie utilisé pour payer les frais de publication du journal semestriel du Club, L'Éclipse, qui comptait une quinzaine de pages et qui fut distribué aux membres de décembre 1982 à juillet 1984. Le reste servait à couvrir les frais liés aux communications (Internet n’était pas encore chose courante!)

 

 
Le premier journal du CAAS: L'Éclipse

 

La protoétoile grossit: le Club fait des petits

Dès 1984, le Club s’associa au Festival d’astronomie du mont Mégantic pour y présenter bénévolement des conférences et des ateliers sur l'astrophotographie, sur la construction de télescopes ou sur l'identification des objets célestes. Les présidents et vice-présidents du Club firent partie du comité organisateur de cette aventure qui se consolida au cours des années subséquentes.

Le passage de la comète de Halley en 1986 suscita un vif intérêt pour l’astronomie et fit passer le nombre de membres à environ 25. Les inscriptions ne cessèrent d’augmenter pour passer à 70 en 1997 et atteindre le nombre record de 105 membres en règle en 1998!

 

 


 

Les années 90

 


 

Un phénomène d’accrétion: les astronomes se réunissent

L’année 1991 fut très occupée par l’organisation du 16ème Congrès d’astronomes amateurs de l’AGAA qui eut lieu en octobre à l’hôtel Le baron de Sherbrooke. Avec la collaboration de la Fondation des amis de l'ASTROLab du mont Mégantic, le conférencier invité fut nul autre que M. Hubert Reeves. Inutile de mentionner que la salle Maurice-O'Bready fit salle comble ce soir-là… Les profits de cette conférence furent ensuite gracieusement remis à la Fondation pour l'ASTROLab du mont Mégantic.

 

M. Hubert Reeves était l'invité d'honneur lors du congrès de l'AGAA

organisé par le CAAS en 1991 (Article tiré de la revue Astronomie Québec)

 

C’est cette année-là que l’on concilia deux activités: le camp d’hiver de février qui se tenait habituellement au camp Val-Estrie de Waterville et auquel participaient des astronomes amateurs provenant des quatre coins du Québec (entre autres des membres des clubs d’astronomes amateurs de Laval, de Dorval, de Longueuil…) et le marathon Messier qui se tenait fin mars, suivant l’inspiration de chacun. Le marathon Messier eut donc lieu à Waterville avec la participation de membres de tous les clubs d’astronomie qui désiraient se joindre au CAAS.

Au début des années 90, la collaboration du Club au Festival d’astronomie du mont Mégantic prenait toujours davantage d’ampleur. Un kiosque important y était installé. Les membres continuaient de faire de l'animation à l’aide de leurs télescopes autour de l’observatoire situé au sommet du mont Mégantic.

La galaxie à sursauts: un Club qui ne tarit pas d’initiatives fructueuses

En 1993, le Club ajouta une deuxième rencontre mensuelle à son horaire, consacrée à l’observation. Parallèlement, Jean-Paul Pelletier, un membre actif du CAAS, désirait faire davantage d'observation et se cherchait activement un endroit agréable, facile d'accès, près de la ville, le tout sous un beau ciel noir. Il trouva l’endroit dont il rêvait au sanctuaire de Beauvoir. Il s’y rendait le plus souvent seul. Cette trouvaille connut une suite heureuse dans les années qui suivirent.

 

 

Site d’observation du Sanctuaire de Beauvoir – Crédits photo: Jean-Paul Pelletier

 

Toujours cette même année, l’idée du journal fut remise sur la table par Iann Saint-Pierre et Ciel de nuit parut cet automne-là. Grâce à la participation des membres, le journal comptait pas moins de 45 pages en 1997. D’abord dactylographié, il trouva en 1999 sa forme moderne grâce à la participation de Gilles Blais, un membre qui était infographiste. Gisèle Gilbert s’occupait alors de la rédaction tandis que Gilles Blais assurait la conception et la mise en pages du journal.

 

               
Ciel de nuit - Été 1998   Ciel de nuit - Été 2006

 

Un autre projet trouva enfin son dénouement en 1993: l’achat d’un télescope de 8 pouces de diamètre de type Newton sur monture dobsonienne et de quelques accessoires. Le Club avait enfin trouvé du financement auprès de la Ville de Sherbrooke et l’instrument pourrait servir aux membres qui ne possédaient pas d’instrument ainsi que lors d’animations publiques et aux diverses expositions auxquelles le Club participait. Après quelques années, Charles Desjardins et Robert Véronneau se chargèrent de fabriquer un coffre pour protéger et transporter les accessoires et de refaire une beauté, pour ne pas dire un véritable « lifting », à Dobsie (pour les intimes). Enfin, Gisèle Gilbert lui fit faire un sac sur mesure.

 

Sur le bras d’Orion: trouver des lieux d’observation et de réunion

En 1994, une nouvelle membre, Lucie Paquette, ignorait qu’elle allait créer une tradition en proposant aux membres d’aller observer au camp Les sommets situé à Ste-Catherine-de-Hatley. En 1978, Mme Juliette Deland, l’ancienne cuisinière du camp de vacances, avait racheté les lieux d’une congrégation de la région de Montréal, qui les avait elle-même acquis des arrière-grands-parents de Lucie. Le site était idéal pour accommoder le groupe d’observateurs qui habitaient Sherbrooke, Magog ou Granby et la qualité du ciel y était exceptionnelle.

 

 

 
Le camp Les sommets jouissait d'un dégagement exceptionnel Observation de la pluie des Léonides au camp en 1998

 

Le marathon Messier y déménagea ses pénates à partir de ce moment-là et tous se rappelleront de cette année 1999 au cours de laquelle 75 personnes prirent part au marathon!

 

 
Marathon Messier 1997 au camp Les sommets  

Marathon Messier au camp Les sommets - Crédits photo: Walter Bertacchi

C’est cette même année que le Club donna ses premières conférence et soirée d’observation des Perséides au Centre d’interprétation de la nature du lac Boivin alors qu’il n’existait aucun autre club d’astronomie à proximité de Granby. La participation des membres du Club ainsi que celle du public varia au fil du temps, mais notons la présence de 150 visiteurs en 1997 et de pas moins de 14 membres sur place en 1998. La tradition s'est poursuivie durant de nombreuses années par la suite.

 

 

Les conférences avaient lieu dans la "grange bleue"

 

Annonce publiée par le CINLB

Nos présentateurs: Charles Desjardins et Martin Morin

 

En 1994, l'écrasement prévu de la comète Shoemaker-Levy à la surface de la planète Jupiter attira quelques observateurs de plus au sanctuaire de Beauvoir et de plus en plus de membres commencèrent à fréquenter l’endroit, au plus grand plaisir de Jean-Paul Pelletier.

Les réunions du Club se tenaient depuis 1983 au Centre d’animation culturelle du quartier ouest situé sur la rue Kitchener, à Sherbrooke. Sous la présidence de Luc Caya, 1996 vit le Club déménager dans une nouvelle salle de réunion à la bibliothèque Éva-Senécal. C’est également à cette époque que la lettre d’invitation aux réunions, qui était envoyée par courrier depuis quelques années, fut légèrement modifiée pour devenir la « Lettre du mois ». Elle incluait toujours le contenu des réunions et les activités à venir, mais s’y ajoutait désormais un volet d’informations astronomiques et des suggestions d’observations. Jean Tatasciore, Vincent Desmarais, Georges Asselin et Gisèle Gilbert se chargèrent tour à tour de la rédaction de l’une ou l’autre version de cette missive.

La construction de l’ASTROLab du mont Mégantic eut lieu en 1996 et le Club continua d’y faire des animations. Le grand public connaissait maintenant le Club des astronomes amateurs de Sherbrooke pour l’avoir côtoyé, année après année, au Parc national du mont Mégantic depuis plus d’une décennie! Cette heureuse collaboration dura d’ailleurs de nombreuses années!


Pouponnière d’étoiles: toujours de nouveaux projets

Le Club poursuivait toujours ses activités d’animation auprès du grand public et il s’en ajouta de nouvelles: le camp Claret pour cadets, les Fêtes de quartier, la Journée internationale de l’astronomie, des conférences dans les écoles… Les membres firent des sorties au Planétarium Dow de Montréal, à la Maison de l’astronomie, au Cosmodôme de Laval et participaient au congrès annuel de l’AGAA-FAAQ.

C’est à partir de 1996 que « Les mercredis à Beauvoir » furent officiellement institués et que cette réunion nocturne en pleine semaine prit véritablement son essor. Le grand public y était invité et l’activité connut beaucoup de succès.

Le 22 novembre 1997 eut lieu le tout premier Salon de l'astronomie de Sherbrooke initié par le Club des astronomes amateurs de Sherbrooke. L’idée avait d’abord germé dans l’esprit de Maurice Goulet au mois d’août précédent, à peine trois mois auparavant! Ce Salon était une activité d’envergure qui connut tout le succès escompté et raviva encore l’intérêt de la population pour l’astronomie. Le Club répéta l’expérience durant quelques années.

 

Salon de l'astronomie 1999 - Crédits photo: Walter Bertacchi

 

Accélération de l’expansion de notre univers: on n’arrête pas le progrès

L’arrivée d’Internet changea bien des choses pour le Club. Les communications se faisaient déjà majoritairement par courrier électronique en 1997, ce qui avait réduit substantiellement les frais liés aux envois postaux nécessaires à la communication de la « Lettre du mois ».

Mais l’idée d’un site Internet flottait déjà dans l’air. Robert Véronneau avait déjà fait une ébauche de site. Puis, Martin Morin, qui gérait déjà son propre site Internet, joignit les rangs du CAAS. Ne restait qu’à y ajouter les idées qu’apportèrent Jean-Paul Pelletier, Guy Lafond, Gisèle Gilbert et Walter Bertacchi et le CAAS entrait de plain-pied dans l’ère moderne quelques jours plus tard avec son propre site Internet.

En 1999, Jean-François Ménard, qui travaillait dans le domaine de l’hébergement de sites Internet, se joignit au Club. Il offrit d’héberger le site, qui avait dû être réparti sur trois serveurs, et l’on décida de sa migration.

 

Étoiles chaudes: il fait bon d’être ensemble

Pour clore ces 20 premières années d’histoire du Club, mentionnons enfin que chaque événement astronomique spécial à survenir dans le ciel était et est encore une occasion pour les membres de se réunir pour l’observer.

Ainsi, la pluie des Perséides, une éclipse de Lune ou de Soleil, le passage d’une comète, tel les comètes Hale-Bopp et Hyakutake, donnèrent lieu à des rendez-vous à l’ambiance décontractée et chaleureuse pour s’émerveiller devant un phénomène rare et extraordinaire.

 

Observation publique de la comète Hale-Bopp au Sanctuaire

de Beauvoir le 3 avril 1997 - Photo: courtoisie de La Tribune

La comète Hale-Bopp observée ce soir-là

 

Le Club y invitait parfois le grand public par l’intermédiaire des médias afin que le plus grand nombre puisse en profiter.

 

 

  (Montage photos: Gilles Blais)

 

 

Remerciements

 

Le texte qui précède est la réécriture d’un document qui fut à l’origine rédigé par Gisèle Gilbert, qui était présidente du CAAS à l’époque de sa publication. Le texte original a donc été remanié et raccourci en vue de sa publication sur Internet, mais je tiens à mentionner qu’il demeure très largement inspiré par le texte original pour tout ce qui touche au contenu informatif.

L’idée de reconstituer l’historique du CAAS avait d’abord été inspirée à Gisèle Gilbert par les nombreuses questions qu’elle recevait sur le Club et sur ses activités passées auxquelles elle ne savait répondre. Une version papier du texte original avait été distribuée aux membres en 1999. Sa rédaction avait nécessité de nombreuses heures de recherches dans les documents d’archives du Club et d’entrevues avec des membres qui l’ont aidée à reconstituer le fil des événements.

Si certaines erreurs ou imprécisions s’y sont glissées involontairement, c’est en toute bonne foi que l’information contenue dans cet historique vous est livrée, vous l’aurez bien compris.

Je me joins donc à elle pour remercier à nouveau les personnes qui ont donné de leur temps pour la réalisation de ce projet ainsi que le Club des astronomes amateurs de Sherbrooke qui l’a soutenue financièrement afin qu’elle puisse mener à bien cette entreprise:

Georges Asselin, Martin Aubé, Hugo Beaumont, Stéphane Bernier, Luc Caya, Germain Chamberland, Charles Desjardins, Vincent Desmarais, Fernand Dion, Guy Dumoulin, François Lassonde, Martin Morin, Éric Pelletier, Jean-Paul Pelletier, Lucie Paquette, Iann Saint-Pierre, Jean Tatasciore, Luc Vanden Abeele... et un merci particulier à Gisèle, pour le grand dévouement dont elle a fait preuve durant cette épopée.

 

Michèle Aubin, 2016-2017

Texte original: Gisèle Gilbert, 1997-1999

 

NOTE : Nous travaillons activement à la rédaction de la suite de l’histoire, de l’année 2000 à aujourd’hui … Vous trouverez bientôt ici un lien pour la lire.

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